J'ignore si certain jour de la semaine sont plus propices aux ruptures que d'autres. En revanche, pour nous, vendredi, marquera la fin de notre douloureuse histoire. Parfois certaines amitiés atteignent le point de non retour et par moment sans faire de bruit, lentement, dans le silence le plus complet. C'est certainement le plus difficile à accepter. Se quitter parce que rien ne peut nous réparer.
Lorsque l'ami devient cet inconnu au regard familier, lorsque les mots n'ont plus la même saveur, lorsque plus rien ne nous maintiens, pourquoi se retenir ?
Pour toujours ?
En ce qui nous concerne, nous
pensions que notre lien indescriptible, suffirait à nous maintenir à
distance de toutes les tempêtes. Puisque nous nous sommes accrochés
à ces instants qui nous avaient lié à jamais, puisqu'on ressassait
des souvenirs inoubliables, nous avions cru pouvoir échapper aux
petites tornades dévastatrices. Finalement, à force de nous
maintenir, de nous retenir, nous nous retrouvions à chaque fois pour
mieux nous quitter. Nous nous aim(i)ons, c'est indéniable et c'est
certainement pour cette raison que j'ai mis autant de temps, que je
me suis fait autant de mal avant de me rendre compte que plus rien ne
pouvait nous sauver.
Nos turbulences.
Il y a quelque mois nous avons connu
quelques turbulences. Les choix que nous avons pris nous ont
naturellement éloigné. Cependant il y a une différence entre vivre
de nouvelles aventures et déserter. Lorsqu'il a cessé de se
confier, qu'il a pris de la distance, j'ai mis ce changement sur le
compte de son historie d'amour. Il était heureux et c'était
certainement le plus important. Un jour, il a juste disparu. Il
justifiait ses absences par ses préoccupations personnelles alors
qu'il avait clamé des années durant que j'étais sa confidente. Il
revenait de temps en temps me donnant l'illusion qu'il avait besoin
de moi avant de s'évaporer. Il me reprochait de ne pas lui écrire
alors qu'il n'avait jamais pris le temps de le faire. S'il répondait
à mes messages ce n'était que pour me demander des conseils.
Le pansement.
Et puis un jour j'ai compris... Je
n'étais qu'un pansement. Je n'étais son amie par intérim. L'amie
qu'il appelait en pleine nuit mais, qu'il maintenait en dehors de son
groupe d'amis pour ne pas altérer mon jugement. J'étais celle qui
accourait au moindre maux. J'étais sa confidente des pauvres jours,
la lanterne de ses sombres nuits, sa panse amie, celle qui devait le
guérir mais, qu'il ne pouvait pas garder dans sa vie. . J'étais
Hannah, celle qui devait le soutenir, l'aider à se relever mais qui
l'envahissait de temps en temps. J'étais l'amie guérisseuse, celle
qu'il aimait pour ce qu'elle lui procurait et non pour la personne
que j'étais.
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